Tout est faux
Denis Marie
26 mars 2021

Nous Sommes toujours ici dans le temps unique de l’instant. Tout existe dans ce seul instant. Ce n’est que pour l’esprit ordinaire, l’esprit pensant et conceptuel qu’il existe d’autres temps. Allons-nous encore suivre cet esprit qui projette et qui nous entraîne dans un fuite en avant insensé ? Il n’y a nul part où aller. A travers l’illusion nous tentons vainement de nous faire exister, alors que déjà nous sommes existants au sein d’une perfection.

Tout de notre vie passée est déjà effacé.
Tout ce que nous avons vécu jusqu’à maintenant n’est plus. Il ne reste que cette Présence où nous sommes. C’est elle, qui depuis l’origine perdure, puisqu’il s’agit du temps unique.
Cette simple vérité, si nous l’entendons, si nous l’acceptons, suffit pour nous libérer.

Nous ne sommes pas l’esprit pensant. Pour “Être”, nous n’avons pas besoin de celui-ci, car le fait d’Être est spontané et précède la pensée.
Aucune pensée n’est utile pour nous rendre existants. La pensée et toutes nos idées ne représentent qu’une conséquence de l’Êtreté.
La meilleure des idées qui apparaît dans l’esprit n’est pas la vérité de l’Esprit, n’est pas son éclat parfait de conscience. Aucun reflet, aucun surgissement dans le miroir n’est la nature réfléchissante du miroir.

Ne cherchez pas des réponses dans les livres ou ailleurs. La vérité est ici. Elle n’est pas dans des explications, dans des théories intellectuelles. Simplement, regardez en vous, en votre être, par-delà de votre pensée. Ici, toutes les questions sont clarifiées.

L’illusion utilise le mental. Elle voile l’Esprit éternel, originel en créant comme un filtre par l’afflux de concepts et d’idées. Aussi, regardez là où vous ne regardez pas ; dans l’ouverture de votre conscience. Regarder l’Esprit premier qui existe avant les pensées. Regardez en vous honnêtement, sans vous raconter “d’histoire”.

Rien n’est caché pour ceux qui veulent la vérité. C’est nous seuls qui nous masquons notre propre conscience. Nous le faisons comme on masque ses yeux pour ne pas voir, pour continuer d’être dans l’illusion.

Nous ne regardons pas en nous pour y trouver “quelque chose”, pour obtenir une compréhension intellectuelle. Regardez en soi a pour effet de nous redonner l’entièreté de l’esprit. Reculez tout au fond de la pièce. Là, adossé contre le mur, vous verrez pleinement ce que vous ne perceviez pas en restant au milieu.

Nous croyons à une liberté qui nous permet d’aller ou nous voulons. En vérité nous n’allons nulle part, nous sommes coincés avec nous-mêmes. D’où nous vient ce mythe d’un “ailleurs” et le besoin de s’y rendre ?

La vérité est à l’image du ciel. Elle est une totalité qui ne connaît pas d’entrée ni de sortie, d’intérieur ni d’extérieur. C’est seulement dans la croyance de l’illusion, celle d’un “second” qu’existent des frontières, le passage entre deux côtés, entre deux camps opposés.
Aussi, c’est par le fait d’oublier son personnage, qu’avec lui s’oublient les enjeux et les lois auxquelles il nous soumet. Le rôle tombe tel un vêtement pour laisser place à la vérité de l’être. Seule, la vérité connaît la vérité. Quant au “faux”, jamais il n’y parviendra !

Si tout ce que nous croyons est faux, alors toute notre problématique l’est aussi. Nous suivons nos théories et nos convictions sans raison valable.
Depuis le début, nous croyons mener une existence erronée. Plus que cela, nous croyons aussi ne pas réussir à nous en délivrer. Cependant, tout cela n’est que la continuité du même scénario. C’est comme croire qu’à cause de nos fautes le père Noël ne viendra pas nous apporter ses cadeaux.

C’est comme si avec de belles et de justes paroles, nous voulions dire ce qu’est le silence. Nous pouvons essayer de l’exprimer autant qu’il nous plaira. Le silence s’affirme lui-même et notre discours contribue à le masquer.
Aussi longtemps que nous parlerons, la perfection du silence ne sera pas évidente. Aussi longtemps que nous suivrons l’illusion, le temps de la vérité ne sera pas proclamé.

Si l’illusion est comme une légende, il n’y a rien à en faire. Cependant, le comprendre ne suffit pas. Il s’agit véritablement d’en tirer les conclusions, et qu’aussi cela soit suivi d’effets.
Si tout notre rôle n’est qu’un jeu. Le fait de nous arrêter devrait s’imposer. Nous le “comprenons”, mais nous ne l’entendons pas réellement. Aussi, notre croyance persiste.

C’est de façon concrète, par-delà nos croyances, actualiser d’être sans le jeu, actualiser d’être sans notre rôle. C’est d’exister ici originellement “nus”, qui nous apportera la libération.