Puisque déjà nous appartenons au grand tout,
comment se fait-il que nous ne vivions pas la perfection de sa totalité ?
Les humains détiennent une grande capacité à se contracter, à s’inhiber et à s’établir dans un refus. C’est généralement très tôt que celui-ci s’installe dans notre existence. C’est comme une ligne de protection invisible, un symbole, un serment intime qu’un jour nous décrétons, qui depuis perdure. À présent, nous l’avons oublié. Cependant, inconsciemment en notre être un blocage, une retenue s’exerce et nous limite.
Sans que nous le sachions, nous vivons dans une entrave. Aussi, quelque chose manque dans notre vie. Malheureusement, cette “chose” est comme un droit que nous avons perdu. Elle représente une sorte de permission d’ordre spirituel. Bien qu’elle ne soit pas tangible, elle opère. Dès lors où nous la retrouvons cela fait toute la différence. C’est notre perception entière qui s’ouvre. C’est toute notre légitimité qui se trouve proclamée.
Il est merveilleux de vivre dans la légitimité. La paix véritable vient que nous la retrouvions. Qu’elle nous soit accordée. Intimement, chacun édicte ses propres lois. Chacun dans son cœur se fixe une ligne de conduite. Dans notre culture et notre société des règles existent pour nous encadrer. Pourtant, celles qui prévalent, que nous subissons, qui nous contraignent tout le temps et partout, sont dictées depuis notre for intérieur.
Lâcher pour “laisser être”
La grande Paix, la libération, l’élévation en Dieu se produit par un “décrochage”, un “laisser être”, un “soulagement” en notre être intime. Celui-ci résume tout l’abandon, tout le fait de s’en remettre à la vie en totalité.
Du point de vue de la foi, ce geste ne représente qu’un simple consentement. Cependant, il est des plus salutaires. Il marque l’arrêt d’une peur, d’un refus et d’une frustration que nous portions depuis trop longtemps.
C’est de nous donner la paix, l’accord profond en soi, qu’alors nous recevons celle du Ciel en partage. Celle-là même que nous souhaitons vivre et qui depuis toujours nous attend.
Ce monde, nous pourrons nous employer à le refaire maintes fois ; il n’est pas en cause. C’est d’un “homme nouveau” que ce temps et nous-mêmes avons besoin.
L’homme réclame au-dehors sa liberté d’action. Pourtant, celle qui lui est vraiment nécessaire et bénéfique, c’est en lui-même, dans sa conscience, qu’il en détient la clé. Prétendre qu’il faut changer le monde, en bâtir un nouveau, ce n’est pas un slogan d’aujourd’hui. Ce monde, nous pourrons nous employer à le refaire maintes fois ; il n’est pas en cause. Le changement c’est en chacun qu’il doit avoir lieu. C’est d’un “homme nouveau” que ce temps et nous-mêmes avons besoin.
C’est un projet qui est simple. Il n’est pas ambitieux. Il n’exige pas de gros moyens ni une grande technologie. Il repose sur le principe que toute femme et tout homme se prenne en charge. Qu’au lieu de vouloir refaire le monde, de réagir à des jugements, chacun se délivre de son propre carcan d’insatisfactions. Lorsque l’esprit est libéré, dans nos yeux le monde renait. C’est dans notre cœur que siège la Source du bonheur. Heureux celles et ceux qui ont décidé de se l’accorder.
La paix que “l’on se donne” n’est pas un apaisement artificiel ni une posture. Elle résulte de notre abandon du personnage, de son énergie de revanche, de son besoin de se prouver qu’il est “quelqu’un”. Si nous voulons regagner la sérénité, nous devons mettre fin à notre guerre personnelle. Le personnage est amené à capituler.
Dans certaines traditions spirituelles, on parle de mourir à soi-même afin de renaître. D’une façon générale, personne n’a vraiment envie de mourir. Aussi, la notion de “mort mystique” ne semble pas très engageante, quand bien même on en pressant la portée.
Plus que le fait de mourir en lui-même, c’est l’étape qui précède, celui de son acceptation, qui provoque un bouleversement et qui change tout notre point de vue.
Atterrir “ici”
“Décrocher” c’est se dire que l’on arrête tout ça.
C’est arrêter le jeu en nous !
C’est comme tomber du “rôle” et atterrir en soi.
En une fraction de seconde, nous sommes neufs, consumés d’évidence.
Nous sommes vivants dans le vivant.
De cette place où nous avons atterri, il n’y a plus d’autre lieu.
Il n’y a plus les “ailleurs” que s’invente le mental.
Ici, nous sommes “cash”.
Nous sommes dans le “live”.
Plus nous nous appuyons sur le sol de l’Êtreté,
Plus nous nous enfonçons dans la Présence ;
Plus nous nous “élevons” dans le divin !
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