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Arrêter de fuir permet d’arriver !
Denis Marie
5 mars 2022

Pourquoi vouloir être ailleurs que là où nous sommes ?
Pourquoi n’assumons-nous pas la relation avec le réel sous nos yeux et préférons-nous nous en distraire ? Pourquoi cette disqualification ?

Avant de vous exercer à demeurer dans la Présence, demandez-vous pourquoi vous cherchez constamment à vous en absenter à travers des distractions mentales et physiques. Votre corps charnel, lui, y demeure constamment. De même, que tous les changements de situation que nous effectuons ne représentent pas une réelle alternative, ni une extériorisation de la Présence.

C’est par nos idées, nos constructions mentales, que nous inventons des échappatoires imaginaires. Ne sommes-nous pas aussi présents afin de vivre nos rêves ? Pourquoi esquiver ce que nous ne pouvons fuir ? Pourquoi ne pas essayer d’en comprendre la cause, au lieu de nous acharner à contrecarrer la volonté de partir en lui opposant celle de rester ? N’est-ce pas un paradoxe. N’est-ce pas nous-mêmes que nous tentons de fuir enfin de compte ?

Nous pouvons faire tous les exercices, toutes les pratiques spirituelles que nous imaginons, sans la réconciliation avec nous-mêmes, notre division intérieure perdurera. Avec elle, c’est une approche duelle et antagoniste qui s’imposera. C’est le concept d’un “second”, celui “d’un ici et d’un ailleurs” qui continueront de nous dominer, de nous induire en erreur.
Où que nous allions, nulle fuite, nul changement ne parviendra à nous délivrer de notre croyance.

Pourquoi nous fuyons-nous nous-mêmes ? Ce n’est pas en fuyant que l’on se débarrasse de l’illusion. C’est d’être vrai envers nous-mêmes qui nous révèle qu’elle est notre propre création.

L’arrivée dans la Vérité n’est autre part qu’ici, dans l’instant, par-delà les apparences et les idées que nous en avons. Finalement, pour nous, il s’agit d’accepter ce qui a toujours été.
Tout ce que nous expérimentons, de bon ou de mauvais, de réussite ou d’échec, se produit au sein du même instant. Nous pouvons espérer d’autres circonstances. Mais en définitive, le lieu de la Présence demeure identique. Il est absolu. De par sa nature éternelle, il est l’entrée du paradis accessible ici-bas, que nous ne voyons plus.

Ce ne sera pas grâce à nos efforts d’attention que nous demeurerons dans la Présence. Ce ne sera pas en changeant une nouvelle fois de vie, en adoptant une nouvelle pratique, en misant sur l’avenir. Tout cela ne représente que des mesures secondaires et réactives. De façon plus en amont, c’est de reconnaitre et d’accepter la souffrance fondamentale pour laquelle nous fuyons. C’est d’en lâcher prise.