Rejoindre l’Esprit derrière la pensée
Denis Marie
4 décembre 2020

Les nuages ne sont pas le ciel. C’est de regarder l’espace du ciel, sa liberté, sa profondeur, qui nous le révèle. Pour notre regard c’est un changement simple, mais crucial, afin de voir par-delà nos projections mentales et de nous libérer de l’idée même du “personnage”.

Contempler, c’est adopter un regard intérieur. C’est plonger son regard au-delà de la pensée dans le ciel de l’esprit. Par ce regard, nous rejoignons directement l’essence de notre Être. Nous retrouvons la Source et contemplons le paradis perdu.

Du fait de nos longues années de recherche et de pratique spirituelle, nous pourrions nous sentir “spiritualisés”, “avancés”. C’est peut-être là notre ressenti. Pourtant, ce n’est pas le signe du réel “changement”. Notre ouverture, notre réalisation, notre conscience de la vanité de l’illusion, des activités et de la saisie égotique, devraient avoir transformé radicalement notre vie. Toutes nos résolutions précédentes ont été influencées par l’illusion. Elles sont teintées des enjeux de la vision duelle. A présent qu’en est-il ? Quel est notre réel changement, notre “libération” ? Où sont la femme et l’homme “nouveau” ?
Continuer comme “avant” n’est pas l’effet que nous devrions obtenir ni celui que nous souhaitons au fond. Sans même avoir une grande réalisation, le simple dégoût de notre vie tournée vers des intérêts et des ambitions personnelles devrait nous motiver, nous réorienter. Dans l’illusion, beaucoup veulent sauver le monde sans se sauver eux-mêmes. Encore de quoi se glorifier pour le personnage…
Tant que nos ambitions spirituelles ne seront que “virtuelles”, qu’en vérité et qu’en partage notre “lumière intérieure” ne luira pas concrètement dans le monde incarné, nous devrions méditer sur nos engagements et nos choix de vie.

L’hypocrisie d’un faux changement
Notre personnage spirituel s’emploie à diminuer certaines “choses” dans sa vie. Il est prêt à certaines ascèses, à des sacrifices, à se fixer des règles strictes… Cependant, il n’est pas prêt à s’abaisser lui-même.
C’est du personnage que vient l’illusion et non de sa façon de vivre. Tout ce qui remplit notre existence n’est qu’une conséquence. Ce n’est pas la cause première. Notre personnage fait du personnage parce qu’il ne sait faire que ça. Parce qu’il veut s’affirmer, argumenter et avoir raison.

Si nous désirons vivre une vie spirituelle, il nous faut changer de référentiel. Il s’agit de passer de la “terre” au “ciel”, de laisser notre intérêt pour les affaires de ce monde terrestre afin de nous consacrer au monde céleste. Ce royaume est déjà accessible en ce monde. Cependant, sa nature n’est pas relative et illusoire. Elle est ce qui contient tout cela.
Voulons nous lâcher le film sur l’écran de cinéma pour nous intéresser à la réalité de la “salle de cinéma” ? Voilà qui illustre la différence entre le royaume des hommes et celui de Dieu.

Le prix de l’éveil et de notre libération c’est notre personnage. Le prix de la vérité c’est le mensonge à démasquer. Nous n’avons pas encore compris qu’il est vain de mettre de la sagesse et de la spiritualité dans notre vie illusionnée. C’est de mettre notre illusion dans la sagesse et la vérité de Dieu qui dissoudra l’obstacle que nous créons.

La libération spirituelle ne survient que par un changement profond dans notre vie. C’est une révolution qui doit s’opérer dans nos cœurs et non sur le plan extérieur des formes. Prendre une posture, adhérer à une croyance, adopter un régime minimaliste concernant l’illusion, ne produira aucune émancipation. Cela n’apportera qu’une illusion spirituelle dans notre illusion ordinaire.
Nous devrions nous demander ce qui peut infléchir entièrement la trajectoire de notre vie. Vers quoi sommes-nous tournés ? Vers quel but est orienté notre être au jour le jour ? Que suivons-nous ? Soit nous cherchons à vivre le Ciel du cœur, soit nous continuons d’œuvrer pour le monde matériel et des formes illusoires. Il n’y a pas de voies intermédiaires. Si nous pensons qu’elles existent, elles appartiennent encore à l’illusion.

L’infini par-delà nos idées

Derrière Le Mouvement De Nos Pensées Se Trouvent L’ouverture Et L’éclat Infini De Dieu. Aujourd’hui, La “Trame” De Nos Concepts Est Tellement Serrée Que Nous Ne Percevons Plus Le Divin Qui La Sous-Tend. C’est Comme Si L’abondance Des Nuages Dans Le Ciel Nous Masquait Celui-Ci.
Les Nuages Ne Sont Pas Le Ciel. C’est De Regarder L’espace Du Ciel, Sa Liberté, Sa Profondeur, Qui Nous Le Révèle. Pour Notre Regard C’est Un Changement Simple, Mais Crucial, Afin De Voir Par-Delà Nos Projections Mentales Et De Nous Libérer De L’idée Même Du “Personnage”.

Nous sommes une “arrivée”, un fruit, une proclamation, un aboutissement de la Source.
Ne le voyez-vous pas ?
Aussi, pourquoi chercher encore à se projeter ?
Pourquoi attendre autre chose ?
Que peuvent changer nos idées, nos gesticulations à “Cela qui Est” parfaitement ?
Nos idées ne changent que nos idées et nos comportements. Tous ces changements n’atteignent pas “Cela qui Est” déjà ! Sans “Cela qui Est” déjà, nous n’aurions aucune idée, aucune velléité de changement, nous ne serions pas.

“Arriver ici”, “passer en live”, “adopter la vision pure” expriment des injonctions pour décrocher de notre rêve éveillé, pour rejoindre la Présence. Cela correspond à un changement complet de référence. C’est un “bond”, une “bascule” qui nous fait passer de l’imaginaire à la réalité, de celui que nous nous racontons à “celui qui Est” directement, authentiquement.

C’est une “bascule”. Il y a un avant et un après. Après, une fois que nous savons revenir, la question c’est d’y rester !

Se mettre en “jeûne” de soi, de son personnage, c’est suspendre son jeu. C’est ne plus prétendre aux ambitions qu’il s’est fixé. C’est rester dans l’ouverture naturelle, dans l’éclat vivant et spontané.
La perfection ne dépend pas d’un accomplissement personnel. Elle est première. D’emblée, elle s’affirme en nous. Notre nature est “la proclamation initiale”, “primordiale”. Ce n’est pas un “état”. Elle ne varie pas. Elle reste libre de tous les changements, de tous les surgissements qui s’élèvent en elle.
Elle nous apparaît et s’impose dans l’effondrement du personnage, dès lors où il cesse de manipuler. Dès lors où il cesse d’être important et de se croire indispensable.

Tant que nous continuons de croire que nous avons la possibilité d’entrer et sortir de la vérité, nous sommes sous l’emprise de la dualité que nous dénonçons. Aucune de nos théories ne nous libérera si nous et “notre discours” ne nous abandonnons pas au profit de la vérité.
S’oublier dans l’instant vivant, s’ouvrir au “live”, entrer dans la “vision pure”, rend effectif et actuel le but que nous recherchons. Intérieurement, cela rouvre la boucle duelle et nous place dans “l’entièreté”. Grâce à une “bascule”, à un “mouvement” concret d’adhésions au réel, nous transgressons tout le rêve de l’illusion.

Afin de contempler, nous nous tournons vers la Source. Ce faisant, nous nous détournons de l’esprit ordinaire et des distractions. Par un “mouvement”, une réorientation intérieure, nous effectuons à la fois une adhésion et un renoncement.
Ce n’est pas tant le changement d’état qui importe, mais le désarmement, le désamorçage qu’entraîne notre arrivée dans la simplicité de l’instant. Il devrait se produire un sentiment de soulagement, et non une tension avec la nécessité d’un maintien. C’est sans effort que nous SOMMES, que la Source s’offre à nous.

Le progrès spirituel s’accomplit en déjouant notre croyance et en adhérant autant que l’on peut à la Présence, à la vérité de l’instant. C’est une approche simple, qui nous demande de laisser notre monde pour Le Monde. Soit nous cultivions notre rêve, soit nous nous abandonnons au réel. Pour ma part, tout ce que je peux faire ou dire consiste à répéter et marteler cela.

Voulons-nous véritablement ce changement ? Sommes-nous prêts, décidés à laisser l’illusion de nos rêves, nos attentes issus du monde humain ? Rien ne nous fait obstacle si ce n’est nous-mêmes. Nous sommes celui ou celle qui nous aide, celui ou celle qui nous perd.
La vie, par tous les obstacles qu’elle dresse sur notre route, nous donne des raisons de trancher et en fait du “carburant” pour avancer !

Les Nuages Ne Sont Pas Le Ciel. C’est De Regarder L’espace Du Ciel, Sa Liberté, Sa Profondeur, Qui Nous Le Révèle. Pour Notre Regard C’est Un Changement Simple, Mais Crucial, Afin De Voir Par-Delà Nos Projections Mentales Et De Nous Libérer De L’idée Même Du “Personnage”.

Derrière Le Mouvement De Nos Pensées Se Trouvent L’ouverture Et L’éclat Infini De Dieu. Aujourd’hui, La “Trame” De Nos Concepts Est Tellement Serrée Que Nous Ne Percevons Plus Le Divin Qui La Sous-Tend. C’est Comme Si L’abondance Des Nuages Dans Le Ciel Nous Masquait Celui-Ci.
Les Nuages Ne Sont Pas Le Ciel. C’est De Regarder L’espace Du Ciel, Sa Liberté, Sa Profondeur, Qui Nous Le Révèle. Pour Notre Regard C’est Un Changement Simple, Mais Crucial, Afin De Voir Par-Delà Nos Projections Mentales Et De Nous Libérer De L’idée Même Du “Personnage”.

Avec le “regard intérieur” c’est un changement profond qui s’opère. C’est comme se retourner et avancer dans la direction opposée. A la base, c’est une simple volte-face, qui pourtant amorce une révolution.
Par ce “regard” nous assumons la présence de l’Être en nous. Nous le sommes tel l’espace qui se trouve contenu dans une jarre. Alors qu’illusionné nous vivons l’identification au “contenant” et à la forme, par la vision contemplative nous pénétrons le ciel intime et embrassons notre totalité.
La béatitude qui s’amorce par l’intériorisation provient de la relation qui s’est établie avec la Source, par l’union actualisée entre contenant et contenu. Le regard intérieur nous resitue au cœur l’être, dans le creuset même d’où survit la vie.

Celui qui plonge, qui s’immerge dans la Présence infinie du divin, se découvre lui aussi infini. Il peut goûter l’éternité.

Il ne s’agit pas d’une performance. Il s’agit de prendre appui sur notre nature divine oubliée, mythifiée à cause de notre “division”.

Malgré tous nos espoirs, en prise avec notre “logique duelle”, jamais nous n’atteindrons l’horizon désiré de la vérité.

C’est par notre abandon en le vaste Esprit de l’Éternel qui sous-tend notre discours mental, que tous les extrêmes s’amoindrissent. Qu’ils s’évanouissent, jusqu’au point de nous révéler l’unité inaltérable de notre nature essentielle.

Tant que nous ne changeons pas notre cœur, en fait, c’est le même aspect de nous, le “moi illusionné” qui s’applique dans la voie spirituelle et toutes ses ascèses. Aussi, l’ensemble des bénéfices que nous en tirons sont pour le personnage. Sans un “retournement intérieur” vers l’Êtreté, un changement radical qui nous fait passer du monde de “l’avoir” au monde de “l’être”, nous ne sommes pas libérés. Nous ne faisons que persévérer dans notre croyance de séparation et l’entretenons.
Le retournement en soi ne repose pas sur une pratique ou un long processus. Il résulte d’une “révolution” intérieure, d’un inversement complet de perspective. Soit nous lâchons la saisie illusoire soit nous la conservons pour la faire évoluer. Soit nous regardons la lumière source soit nous l’utilisons pour fabriquer notre “film”. C’est du désir de vérité, de l’urgence d’en finir avec notre duplicité et la saisie que nous vient cette exigence. « Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera. » Luc17:33.

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