La contemplation n’est pas l’apanage d’une quelconque tradition religieuse. Ce qui ne veut pas dire, que pour la plupart, elle n’y tient pas une certaine place. Cependant, le plus souvent, elle se trouve masquée et teintée par un contexte culturel et religieux. Cela a pour conséquence de lui retirer son caractère direct, inclassable et profondément mystique.
Sans être un spécialiste ou quelqu’un de religieux, tout le monde peut contempler parce que cela fait déjà partie de nous. Tous, nous recherchons le bonheur. Le bonheur authentique n’est autre qu’une joie inexprimable. Il se manifeste en faisant s’élever naturellement en nous une allégresse contemplative.
Contempler c’est regarder “l’infini” de Dieu au lieu du “fini” de l’homme.
Contempler vient “d’Être”, de rejoindre la Source de vie !
Contempler c’est accueillir la Présence nouvelle qui en nous jaillit spontanément.
Quand bien même nous ne l’accueillons pas, la Présence est là. Seulement, nous n’en bénéficions pas. Nous ne recevons pas sa perfection, sa générosité de renouveau et de libération. Nous ne goûtons pas l’amour qui affleure dans la gratitude de recevoir un tel don.
La contemplation nous donne une attention captivante. C’est un “émerveillement” renouvelé. D’ordinaire, nous nous émerveillons un peu comme un enfant devant un stand de jouets. De même qu’il nous arrive de rêver en découvrant avec engouement une personne, une situation, une chose particulière dont nous nous entichons.
Concernant la contemplation mystique, c’est plus une découverte intime. “L’objet” n’est autre que l’éclat même de la vie au milieu de nous. C’est dans l’esprit et le cœur que son jaillissement puissant, que son mystère infini nous étreint. C’est à travers cette rencontre que s’offre un ravissement mêlé de gratitude et dépourvu de saisie.
Une contemplation opère en nous. Cependant, nous l’ignorons. Sa nature est pareille à un miroir lumineux au milieu duquel le monde entier se réfléchit.
D’ordinaire, ce que nous regardons face au miroir, c’est l’image qu’il renvoie. Nous ne regardons pas le miroir lui-même. La contemplation provient de s’intéresser non pas aux réflexions, mais à la Source, à l’Esprit initial d’où elles apparaissent.
C’est un changement de regard qui produit une ouverture sur nous-mêmes, ainsi que sur tout ce qui compose notre existence.
Afin de vivre la contemplation, il n’y a pas grand chose à faire,
juste “s’abandonner”.
Contempler, c’est s’abandonner. C’est laisser transparaître l’origine présente en nous. Ce n’est pas nous qui contemplons. Dissimulés derrière notre volonté, nous sommes le “lieu” vivant de la contemplation, là où elle se trouve contemplée.
Quel est l’intérêt de s’adonner à la contemplation?
La contemplation nous permet de retrouver l’ouverture et la simplicité de l’Esprit tel qu’il était dans notre enfance.
Il ne s’agit pas de désapprendre, de purifier ou de développer un état particulier, mais de reconnaître sa condition initiale, notre “Visage premier”.
Contempler c’est s’abandonner et de cette façon trouver le point d’appui. C’est trouver “cela qui reste” ; la Présence éternelle.
Nous contemplons afin de nous rendre dans le meilleur, dans le plus agréable endroit de nous-mêmes. D’être en ce “lieu”, c’est être dans le chez-soi, en la place qui nous est dévolue. C’est se sentir parfaitement légitime.
Il n’y a pas vraiment à “savoir” contempler étant donné que la contemplation n’a pas besoin de nous. Aussi, le mieux, c’est de se retirer.
Tranquillement, Installez-vous quelque part et lâchez les commandes. Laissez être… Laissez la vie faire son travail comme elle sait le faire.
L’Éclat de l’Être est auto présent. Prenez appui sur lui et laissez-vous guider vers la grande simplicité.
Contempler c’est aller dans son cœur. C’est retrouver son point d’amour.
Lorsque nous avons soif, nous nous servons un verre d’eau. Il n’y a pas grand-chose d’autre à faire. Il en va de même pour étancher notre soif d’absolu. Plutôt que de nous tourner vers des méthodes, des entraînements laborieux, plus simplement, il s’agit d’aller dans notre cœur.
En favorisant une culture liée au savoir et aux connaissances intellectuelles, nous l’avons déserté. Pourtant, c’est en le cœur que réside l’Esprit, la conscience divine. C’est par le fait de nous y rendre et d’y demeurer que nous pouvons recevoir les merveilles que prodigue l’Essence de vie.
Revenir en Soi, ce n’est pas se refermer sur soi. Il n’est pas question de s’isoler pour se protéger dans un repli. Il s’agit d’habiter la Présence et la clarté de l’Être. C’est habituellement que nous sommes fermés, détournés du vivant, occupés par nos ambitions et nos distractions.
D’ordinaire, nous nous projetons à travers le mental, dans une histoire et un devenir. C’est par ce cinéma mental, ce jeu d’idées et de concepts que nous créons et maintenons une “division” avec le réel. Pourtant, Il n’existe pas un “je suis” qui rejoindra un “je serai”. Nous SOMMES, seulement, constamment, depuis toujours. Par-delà les changements, par-delà les hauts et les bas, c’est cette continuité, cette immuabilité que nous révèle et nous permet de vivre la contemplation.
Contempler, c’est atterrir ici, où nous Sommes. C’est oublier tout discours du mental, toute condition, afin de se retrouver participant de l’instant vivant.
S’affranchir de l’idée de Dieu pour rencontrer l’Éclat de “Dieu” en nous.
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