L’illusion humaine est rationnelle et ne donne pas de place au cœur. Elle est comme un chef d’entreprise qui n’obéit qu’à une logique d’efficacité et de rentabilité. En règle générale, nous ne faisons rien pour rien. Dans tous les domaines de notre vie, nous attendons un retour de toute nos actions, de toutes nos entreprises. L’illusion travaille d’abord pour elle-même et pour sa pérennité.

Adopter le cœur, c’est adopter la vie libéré d’un esprit de contrôle, d’efficacité et de profit. Le cœur n’a pas peur. Il ne s’anime pas d’espoir ni de crainte. Il ne s’inscrit pas dans la mesure d’un temps relatif, mais dans la démesure du temps absolu. Sur l’ouverture de l’instant, il n’impose pas un cadre de lois arbitraires. A l’inverse, il savoure une ouverture vierge et renouvelée qui surgit nue, sans le besoin d’être travestie de règles préétablies.

L’amour qui provient du cœur est auto existant. Simplement, il nécessite que nous l’accueillons. Il est la source initiale. Il est la puissance créatrice préexistant à tous les autres phénomènes. Tous n’en sont que la conséquence, qu’une expression, qu’un déploiement. Trouver Dieu et son amour en nous ne dépend pas d’une “progression” mais d’un affaissement, celui de l’importance de notre personnage. En cela, c’est notre volonté et notre discours mensonger qui sont destinés à tomber. Ils forment un mirage vide qui redevient dans nos yeux ce qu’il à toujours été. Cette illusion se trouve démasquée et invalidée dès lors que l’on s’ouvre et qu’ainsi l’on accueille en soi la vérité primordiale du divin.

Depuis notre logique, comment pourrions-nous en comprendre, en vivre toute la gratuité et l’abondance ? Si nous n’étions pas aussi aveuglés par toutes nos conceptions, directement et sans condition, nous saurons en expérimenter l’intemporelle et universelle perfection.

A travers ce corps de chair nous détenons un lieu sacré. Nous sommes un temple. Nous sommes le lieu d’une rencontre et d’une relation avec l’Esprit, avec le Divin, la parfaite Êtreté. Peut-être que nous devrions en prendre conscience. Dieu vient dans les cœurs de chair et de vie. Il ne vient pas pour les pierres ni pour cela qui se trouve dépourvu de vie.