Si nous assumions le réel plutôt que nos pensées, nous verrions que nous-mêmes, ainsi que tout le monde, sommes déjà libres. Cependant, comme nous regardons nos pensées, nous sommes ce qu’elles disent. Nous nous amalgamons aux fantasmes de nos idées.
À travers la contemplation, nous reprenons appui sur le réel. Par ce lien direct, nous découvrons et retrouvons le visage de l’Esprit originel dégagé de toute idée.
La vérité apparaît directement. Elle ne se trouve pas dans nos réflexions. Elle est concrètement ici, sous nos yeux.
L’homme ne vit plus dans le “monde réel”, il vit dans un “monde pensé”. Toute sa difficulté et son incapacité à se libérer n’arrivent que dans le contexte de son discours mental. In fine, il se résume à une seule pensée, à une seule projection.
La vérité apparaît directement. Elle ne se trouve pas dans nos réflexions. Elle est concrètement ici, sous nos yeux. Elle n’a rien à voir avec ce que quiconque peut raconter. Mais, comment savoir, comment réaliser cela, tout en continuant de nous persuader à travers nos réflexions intellectuelles.
L’illusion n’est que le propos que nous entretenons dans notre tête. Nous pensons que celui-ci est important parce que déjà nous sommes à l’écouter et à le suivre. Le discours se répond à lui-même. C’est ainsi que l’illusion nous captive et nous enferme dans une histoire, qu’elle nous garde comme le protagoniste d’une bulle onirique.
Rien de ce que nous nous racontons n’a de rapport avec la vérité. Cela n’a de pertinence que dans notre “monde pensé”. C’est en cela qu’il est indispensable que nous le sachions, qu’ainsi nous ayons la hardiesse de transgresser l’entièreté de cette logique. Sans une sortie de l’esprit discursif, c’est toujours vers une déduction de pensées que nous portons notre dévolu.
L’Esprit n’est pas la pensée.
L’Esprit n’est pas la pensée. De même que la bouche n’est pas les sons qu’elle émet, ni que nos membres ne sont les mouvements qu’ils exécutent. L’Esprit est la lumière de conscience. Il est la présence d’Êtreté fondamentale qui ne varie pas. Il se met en mouvement comme l’eau sait le faire, en ayant la capacité d’adopter de nombreuses formes et apparences, sans qu’elles n’en changent sa nature.
À la suite de tous nos agissements, nous restons identiques. Notre nature est comparable à une boule de pâte à modeler. Nous pouvons lui donner et lui redonner de nombreux aspects, la modeler durant des jours entiers sans qu’elle ne s’écarte de ce qu’elle est intrinsèquement. Aussi, pouvons-nous shunter notre discours en ayant l’assurance de ne rien perdre de notre intégrité. En cela, nous ne faisons qu’anticiper l’épuisement naturel de toute expression.
Ainsi, “couper court” permet d’avorter les processus laborieux de l’entendement. Cela nous aide à nous dégager directement de la logique conceptuelle. Notre esprit a été dressé comme pour faire de nous un “animal savant”. Finalement, nous sommes devenus savants de concepts et connaissances intellectuelles, mais ignorants de vérité. Depuis des temps reculés, c’est une lutte qu’une partie de l’humanité mène contre une autre, dans le but d’imposer la raison et la rationalité sur l’irrationnel et l’empirique.
Quand est-ce que nous jouons ou pas ? Quand sommes-nous comblés d’Être simplement en vérité ?
Ces deux approches existent en chacun de nous. Sinon, déjà nous serions libérés de tout antagonisme, de tout schéma duel. Si nous nous considérons comme un chercheur, alors notre part d’investissement pour ce combat devrait être claire dans notre esprit. Il est important de savoir ce qu’en fin de compte nous servons. Sans cela, nous pourrions nous réjouir de nos réussites et de nos progrès, sans pour autant connaître le bonheur d’être libérés.
Toute action ou non-action qui ne nous place pas hors du jeu, ainsi que du raisonnement du personnage, reste illusoire. C’est comme si au lieu d’arrêter réellement notre jeu, nous jouions seulement à nous arrêter d’y jouer.
Le point important, c’est d’identifier lorsque nous nous laissons tomber de notre jeu, et de quelle façon. De même, il est tout aussi capital de reconnaître lorsque le jeu nous garde en lui.
Quand est-ce que nous jouons ou pas ? Quand sommes-nous comblés d’Être simplement en vérité ?
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