Réalité et illusion
Denis Marie
19 novembre 2020

L’Esprit et la pensée

J’ai remarqué, que la plus part d’entre nous, nous ne savons pas distinguer la pensée de l’esprit, comme il est possible de distinguer les reflets du miroir, ou encore les nuages du ciel.

Dans l’ouverture de l’esprit, comme dans celle du miroir et du ciel, des formes, des événements apparaissent pour un laps de temps. Ces manifestations sont une expression temporaire au sein d’une base stable, qui ne varie pas dans sa nature.
Dans son essence notre Esprit est immobile et immuable. Ce qui bouge, apparaît et disparaît en lui n’est que le jeu des pensées.

Il est important que nous reconnaissions notre identité originelle à travers cet esprit vaste et infini.
Quand bien même les nuages peuvent recouvrir le ciel, ils ne représentent que ses ornements, que ses propres manifestations.

L’Esprit qui nous habite est une ouverture, est un espace, une clarté qui perdure en nous. Il est notre ciel que rien ne peut altérer. C’est de se tourner, de se relier à lui, qui nous rend contemplatifs. A son contact, nous goûtons une spaciosité, une transparence. Nous expérimentons la profondeur sans âge de notre essence divine.

Tout ce que nous pensons est faux. Ça l’est dans le sens où il ne s’agit que de pensées. La pensée peut commenter la réalité, mais n’est pas son concret.

En notre esprit, elle apparait comme le jeu des réflexions sur l’eau. L’eau existe par elle-même. Aucune action des reflets ne lui est nécessaire.

Bien que nous ayons des pensées, notre Esprit, notre conscience n’est pas, ne devient pas ses émergences mentales. L’esprit, l’éclat du divin, flamboie de lui-même sans qu’interviennent le discours et la volonté des pensées.

Reconnaissez la base immuable sur laquelle apparaissent et disparaissent les pensées. En vous, celle-ci est tout le temps disponible. Elle ne varie pas. Elle est un espace, une ouverture qui n’est pas conditionnée par les discours ni par les croyances. Elle est comme l’étendue du silence initial duquel un monde fait de sons, de bruits et de musiques se manifeste sans le corrompre.

Bien des idées, des histoires faites d’espoirs et de craintes se succèdent dans l’esprit originel sans qu’elles ne l’affectent. À l’instar du silence, tout surgissement en lui disparaît spontanément.

Pour ceux qui ne se voient plus extérieurs ou différents de ce fondement, tout est achevé. Ils ne cherchent plus la cause dans les effets. Se reconnaissant de l’immuable, toute émergence de pensées fait pleinement partie d’eux. Aucune qui “serait séparée” ne peut plus les convaincre du contraire.