Pour le dire autrement, c’est comme si nous essayions de nous réveiller dans le rêve et non du rêve lui-même.
La quête spirituelle est difficile parce qu’elle trouve son but “au-delà” du jeu de l’illusion et des règles qui lui sont propres. Notre accoutumance à une perception rationalisée, conditionnée et duelle du monde est puissante.
Malgré que nous en ayons un recul intellectuel, c’est à l’intérieur de ce cadre relatif et formaté que nous persistons à chercher des réponses concernant la vérité absolue. Pour le dire autrement, c’est comme si nous essayions de nous réveiller dans le rêve et non du rêve lui-même.
Il n’y aura jamais de libération au sein même du jeu dans lequel nous sommes impliqués. C’est hors de ce terrain, hors des motivations, des objectifs inculqués, qu’il nous faut regarder.
Sans que nous ayons besoin de les rechercher ou de les provoquer, la vie nous fournit des échecs, qui représentent des sorties de jeu, que nous pouvons exploiter. Cependant, si notre motivation n’est pas dirigée vers la vérité, nous ne les voyons pas comme des ouvertures. Notre ambition personnelle réclame une place, ou un combat qui soit honorable, mais pas de “capituler”.
Où sommes-nous heureux ? Ce n’est pas dans une situation ou un endroit particulier. Ce n’est pas vraiment dans un état relatif qui ne va pas durer. Ce n’est pas dans de bonnes circonstances même si cela y contribue. Là où nous sommes heureux, c’est toujours dans notre cœur, au-dedans, lorsque nous nous rendons à la Source, dans le puits de Vie. Généralement, nous n’avons pas conscience de nous y rendre, car déjà nous goûtons notre joie, que nous avons associée à une situation particulière.
Quelque part en nous, il existe une attente.
Le bonheur ne dépend pas réellement de nos conditions de vie. Certains qui ont tout, semblent bien moins heureux, que certains qui n’ont rien. La satisfaction, le contentement que nous ressentons, restent soumis à notre perception et au jugement que nous portons.
Quelque part en nous, il existe une attente. Aussi, nous gardons l’espoir qu’elle soit honorée. L’attente en question n’est pas toujours très claire. Alors, c’est en se basant sur nos réactions, sur les réponses que nous recevons que nous comptons, afin de savoir si finalement nous sommes exaucés.
L’attente qui existe en nous n’est pas du domaine du relatif. Bien que dans notre vie certaines dominent plus que d’autres, ce n’est pas ici qu’il faut nous investir. Notre attente est de nature absolue. Elle est celle de la Source qui vit en nous. Lorsque cela devient clair dans notre esprit, notre orientation change. Nous projetons et espérons moins de cette vie, mais plus du Ciel. En vérité, nous attendons bien plus grand, plus vaste. Nous espérons une réponse qui couve la totalité de tout l’univers et qui soit de nature éternelle.
Notre demande profonde est toujours présente. Elle a seulement changé d’ampleur. Nous en percevons davantage la réelle finalité. Nous réalisons comment tous nos bonheurs relatifs n’étaient pas une fin en soi, mais constituaient comme des pas dans la bonne direction. Nous comprenons aussi, que de nous concentrer sur l’amélioration de notre existence relative, n’est pas ce qui va nous y aider. Aussi, notre regard au quotidien, par rapport à ce que nous considérons comme bon ou mauvais, s’ouvre. Il s’accorde avec notre nouvelle et ambitieuse perspective.
Il arrive un temps où, dans notre quête de la vérité, nous sommes comme un enfant qui se trouve à jouer sur une belle plage ensoleillée. Nous sommes devant notre jeu et toutes les constructions en sable que nous avons créés. Cependant, un léger vent souffle dans nos cheveux. Une odeur marine s’immisce par nos narines. Hors du jeu, tout autour, la plage nous appelle. Ce qui représentait un château plus ou moins réussi redevient du sable. Alors, nous levons les yeux sur un paysage merveilleux. Depuis toujours nous y étions ; simplement, nous l’avions oublié.
L’illusion a la relativité du climat. Elle est à l’image des conditions météorologiques qui alternent. La vérité absolue est comme le ciel, qui autorise en lui toutes ces variations. Qu’il fasse beau ou mauvais, le ciel ne change pas. Il n’est pas affecté par les différents états qui se succèdent en lui.
Lorsque nous avons un appui sur “l’arrière-plan”, sur la vaste toile de fond, le jeu des circonstances relatives est perçu avec plus d’humour. Celles-ci ne représentent plus une fin en soi. Elles sont vues comme des changements temporaires, qui interviennent seulement dans la forme, mais qui n’ont pas de conséquence sur le fond.
Contempler nous donne un appui sur le “Royaume”, sur notre Nature divine et immuable. C’est d’expérimenter ce Ciel qui nous révèle une perfection “absolue”, en laquelle apparaissent des imperfections “relatives”.
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