De l’irréel au réel
Denis Marie
10 juillet 2021

La conscience de l’homme est une lampe radieuse et immuable. Elle est l’Éclat de Dieu en chacun. Elle est la Source en laquelle apparaissent d’innombrables réflexions. Aucune d’elles n’a le pouvoir d’entacher celle-ci. Toutes lui appartiennent et en constituent les manifestations, les expressions éphémères.

Tout le monde vit dans la même réalité, cependant, chacun s’en crée une représentation personnelle.

La vérité que nous recherchons, correspond au jaillissement continuel de la Source, incluant tous ses déploiements ainsi que toutes ses émanations. L’illusion, qui semble nous dominer, n’existe que de façon relative. Elle apparaît exclusivement dans la perception propre à chaque individu. Tout le monde vit dans la même réalité, cependant, chacun s’en crée une représentation personnelle.

La vérité n’est pas comme l’idée que nous nous en faisons. Pourquoi vouloir s’en faire une idée ? Pourquoi imaginer, tenter d’aborder par l’irréel de la pensée cela qui est réel et concret ?
Dans cette époque actuelle, la relation que nous entretenons avec le monde et nous-mêmes est devenue de plus en plus abstraite et de nature intangible. Elle s’est réduite à un flot d’informations que nous traitons mentalement. Elle s’apparente à l’argent que nous avons dématérialisé, qui se ramène à une suite de chiffres et d’opérations.

“Être présent” dans l’approche contemplative, ce n’est pas se focaliser sur l’instant présent. De façon plus incarnée, plus globale, cela veut dire “habiter le réel” dans son renouveau et son unicité. Lorsque nous cessons nos distractions mentales, ainsi que nos occupations physiques, la Présence originelle prime davantage parce qu’elle n’est pas une fabrication. Seule, Elle règne et s’impose infailliblement. Elle est l’Éternel qui demeure infiniment.

La vérité est à “voir”, à vivre et non à penser.

La libération vient de se relier à la Présence éternelle d’Êtreté. C’est depuis ce réel, grâce à sa nature unique et spontanée, que sont désamorcés et invalidés tous les discours, toutes nos projections mentales.
Le fait de nous illusionner persiste du fait d’assumer nos constructions et nos jeux imaginaires. Tout cela qui n’existe pas. Afin de nous éveiller et ne plus vivre sous l’emprise de notre illusion, il convient que nous changions de référentiel en assumant, autant que possible, cela qui existe ; le “réel”.

La vérité est à “voir”, à vivre et non à penser. Plus nous sommes présents au réel, plus nous sommes vrais. Plus nous sommes présents à l’irréel des projections, plus nous sommes illusionnés.
Plus nous aimons la vérité, plus la contemplation est nôtre. Plus nous nous attachons à l’illusion, plus nous sommes conditionnés par sa dualité.