Notre libération ne dépend que de nous seuls. La vérité est disponible et rien, au-dehors, ne vient la cacher, la retarder, la conditionner. Ce qui nous empêche d’y avoir accès, c’est la duplicité et le refus que nous maintenons mentalement.
Nous prétendons rechercher la libération, mais paradoxalement nous voulons protéger notre personnage, afin de faire aboutir son histoire et les buts qu’il s’est fixés.
Ce sont nos ambitions dans l’illusion qui nous gardent en elle. Aucune autre condition n’existe. Aussi, ce n’est pas de changer d’approche spirituelle ou de prendre de nouvelles résolutions, de se donner des circonstances, du temps, etc. qui nous aidera.
En nous, c’est toujours une idée, une intention qui en poursuit une autre, qui crée une boucle et forme un cercle vicieux. Nous ne gagnerons pas au “jeu de la vérité” en conservant la moindre duperie, en nous cachant dans un schéma mental.
Illusionnés, nous ne sommes prisonniers de personne, seulement de notre représentation.
C’est du désamour avec nous-mêmes, que s’est installé l’identité factice de substitution, le “personnage”. C’est de ne pas s’aimer qui divise, qui crée “deux”, un “second”, là, où en réalité il n’y a qu’un seul. C’est avec ce double imaginaire que nous dealons et déployons l’ensemble de notre vision duelle.
La duplicité dans laquelle nous sommes impliqués ne cessera pas de manière théorique. Ce n’est pas avec des conjectures intellectuelles qu’en nous s’arrêteront le combat et l’opposition. C’est grâce à l’amour, grâce à l’abandon généreux, qu’intervient le désarmement intérieur. C’est par la réconciliation du cœur que s’élimine notre division intérieure. Qu’ainsi l’unité originelle est reconnue. Que d’elle, nous recevons et redécouvrons la liberté inhérente à l’Être.
La logique et le bon sens peuvent vite être acquis à cette cause. Cependant, notre fierté et notre besoin de justice réclament encore des réparations. Pourtant, il n’y a pas deux parties. Comment notre main droite saurait-elle exiger quelque chose de notre main gauche ?
Nous en vouloir, ne pas s’aimer n’arrange rien, ne soulage rien. Au contraire, c’est une façon de prolonger des événements, des situations qui n’ont plus cours ou pour lesquels on ne peut plus rien changer.
Celui qui ne juge pas n’est pas divisé. Il ne tombe pas dans la “dualité” de l’illusion. Il n’est plus impliqué dans la crainte et l’espoir, dans le gain et à la perte. Gardant la vision unitaire, il n’est plus soumis aux catégories.
Il n’a rien accompli de spécial. Simplement, il a cessé de s’engager dans les jeux inventés par les hommes pour se faire exister.
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