L’esprit n’est pas la pensée. Il n’est rien de ce qu’elle raconte.
Jusqu’ici, pour assoir notre ligne de vie, nous nous sommes fiés à notre jugement et aussi à celui de personnes à qui nous faisons confiance. Cependant, malgré notre méfiance et nos précautions, pas plus que quiconque nous avons su éviter les affres de la vie. Comme tout le monde, finalement, nous avons dû faire des compromis. Nous nous sommes accommodés d’une situation et d’un résultat bien différent de nos attentes et de nos ambitions premières.
La raison et la volonté qui sont les nôtres opèrent comme un programme informatique. À la base, nous sommes une pure conscience, une présence universelle. À travers notre éducation et notre conditionnement, nous avons “formaté” cela qui initialement s’apparente à “l’État par défaut”. Nous l’avons doté de lois et de comportements adaptés à notre situation relative.
Nous pourrions dire que nous fonctionnons avec ce qui s’apparente à un “OS”, un système d’exploitation. Nous l’avons intégré de façon si globale, qu’il régit l’ensemble des aspects de notre existence. De sorte, que nous en ignorons l’action sous-jacente, que nous n’en décelons plus l’existence. Toute notre réflexion et nos décisions, nous les formulons et les prenons via cette programmation.
En conséquence, à travers notre raison, nous parlons un idiome artificiel et limité. Nous avons à peine l’idée qu’il en existe d’autres. Aussi, l’incidence la plus notable, c’est que nous ne savons plus quelle est notre condition, notre état initial. Nous ne reconnaissons plus de quelle façon, siège originellement la conscience indépendamment de tout langage, de tout formatage.
À travers notre bouche, nous nous exprimons avec notre langue maternelle. Il nous arrive aussi d’en utiliser d’autres que nous avons apprises. Pourtant, fondamentalement, notre bouche n’a pas de langage intégré. Elle n’en est pas dotée et s’en trouve parfaitement libre. La conscience qui est la nôtre se présente de façon similaire.
Ce que nous avons à dire, nous le savons avant de le prononcer.
Ce que nous avons à dire, nous le savons avant de le prononcer. Nous mettons en mots des intentions et une volonté préexistante. La culture que nous recevons ne représente qu’une base d’informations. L’intelligence ne vient pas des mots. Ce sont les mots qui en découlent. Les animaux ne parlent pas, n’étudient pas à l’école. Pourtant, ils ne sont pas “bêtes”. Ils utilisent une intelligence similaire à la nôtre et sont capables de prouesses pour survivre.
En notre Être, prévaut et demeure la Volonté première. Elle est la force, l’Essence créatrice de l’univers. Elle détient ses lois comme celles qui interagissent dans ce monde, telle que l’attraction terrestre. Ainsi, l’eau coule. Elle part des montagnes pour finir sa course dans l’océan. De façon similaire à l’eau, nous aussi sommes animés et guidés par la force universelle. Nous pensons détenir notre propre volonté. Cependant, celle-ci n’est qu’une dérivation, un détournement que nous effectuons à partir de la Source.
Parce que la contemplation n’est pas un nouveau module, une extension programmée à partir de notre système, en lui, elle provoque comme une faille, une issue fatale. Elle permet de nous soustraire du personnage et de sa volonté. Pour que cela soit réellement effectif, nous devons redonner notre confiance en la volonté première et légitime. Cela n’est possible qu’en découvrant et en expérimentant comment l’Esprit originel préexiste. Pour nous y aider, nous devons être assurés de sa primauté, qu’aussi il ne résulte en aucune façon des conditions et des agissements de l’illusion.
Avant toute intervention de notre part, le monde tourne et nous existons. La foi ne consiste pas à accomplir des prodiges. Plus réalistement, plus utilement, elle permet d’éclairer, de redonner sa place au terrain initial. Elle est une invitation, un appel à venir prendre appui sur la base originelle.
La foi c’est comme s’allonger sur l’eau généreuse de vie et se laisser porter confiant, sans douter, sans bouger le moindre de nos membres. C’est s’abandonner et faire la planche à l’instar d’un morceau de bois. C’est constater qu’avec notre corps nous flottons naturellement, sans qu’il soit nécessaire de nous y aider.
Afin de contempler, nous laissons notre raison, notre esprit conceptuel de côté. Nous écartons le discours des pensées qui s’accumulent tels des nuages dans le ciel de l’Esprit absolu. Le but est de rencontrer la Source, de la connaître directement, sans l’interférence et le mouvement de nos idées.
De la même façon que le bruit n’entendra jamais le silence, depuis notre esprit formaté nous ne rencontrerons jamais l’Esprit éternel. C’est par une ouverture confiante et désintéressée que nous nous “déplierons” et découvrons le ciel bleu, immaculé de notre propre Esprit.
© 2024 Esprit Éternel, tous droits réservés – Copyright N° 00071756-1