La vérité n’a pas d’alternatives. Celles-ci n’apparaissent que dans l’illusion de notre “vérité relative”.
Sommes-nous éveillés et libérés du jeu duel et égocentrique de l’illusion ? Y croyons-nous encore ? En subissons-nous toujours les effets, les conséquences ? La contemplation nous invite à “lâcher” notre croyance, notre fonctionnement dichotomique. Aussi longtemps que nous maintenons la duplicité, celle-ci opère et procure un intérêt et une valeur à notre rêve.
Étant donné qu’il n’existe qu’une seule vérité, nous ne devrions pas avoir besoin de recourir à la “croyance”. Illusionné, se pensant séparé, chacun veut affirmer et préjuger de sa propre vérité. Si dans la multitude des gouttes de pluie, chacune d’elles est l’expression de la même eau, dans la multitude des êtres humains, chacun est l’expression de la même vérité. Nul ne peut prétendre détenir la sienne.
Hors de notre rêve, de l’histoire avec laquelle nous nous identifions, de réel il n’y a que l’instant actuel. Contempler c’est simplement assumer cette évidence. C’est participer du vivant, plutôt que du récit mental et intellectuel que nous en faisons. Il s’agit d’être présent avec tout ce qui procède du concret de l’Êtreté, de l’accepter, sans chercher à le nier ni à s’en abstraire à travers nos cinémas.
Comment pouvons-nous autant confondre “l’abstrait” et le “concret” ?
Comment ne parviendrions-nous pas à rejoindre la vérité puisqu’elle constitue notre unique réalité ? Comment pouvons-nous autant confondre “l’abstrait” et le “concret” ? C’est depuis la base tangible du réel que nous pouvons rêver. La vérité ne sort pas de notre compréhension mentale qui ne représente qu’un médium de lecture et d’information. Elle est le fondement. Elle est le corps manifesté duquel une danse éphémère, une “murmuration” d’expressions s’élève et s’évanouit dans le ciel.
Dans la vision relative et duelle, l’idée d’imperfection existe de même que celle de perfection. C’est comme des principes auxquels nous concédons lorsque nous participons à un jeu. Cela implique que nous acceptons ses règles, avec l’enjeu d’un gagnant et d’un perdant. Parce que nous y croyons, nous en subissons les conséquences. Elles nous affectent autant dans la victoire que dans la défaite.
S’il n’y a pas “deux”, il n’y a pas de distance entre nous et la Source.
S’il n’y a pas “deux”, il n’y a pas de distance entre nous et la Source. Elle n’est pas “autre”. Toute idée de séparation, toute difficulté pour la rejoindre n’est qu’imaginaire. Nous savons nous en persuader, cependant, ce n’est pas réel. Notre “problème”, notre “échec” réside dans le fait que nous ne regardons pas la vérité. Il s’élève parce que nous privilégions les commentaires que nous en faisons. L’obstacle apparaît subjectivement dans le dédale de nos idées, dans notre raisonnement. En aucune façon, il ne se manifeste entre nous et la vérité.
La dualité de faire et de ne pas faire
Si c’est une illusion, elle est vide ! Il n’y a rien à en faire !
Je ne dis pas qu’il n’y a “rien à faire”. Sinon, c’est l’illusion qui décide cela et qui continue d’agir en elle-même, en l’illusion.
Il n’y a “rien à en faire” signifie qu’il n’y a ni à tenter ni à ne pas tenter quoi que ce soit. Cette affirmation tranche net comme un couperet. D’un coup, elle sape l’illusion.
Entendre qu’il n’y a pas deux doit nous frapper de perfection, nous décoller de la pensée. C’est uniquement par ce “réveil” qu’enfin nous cessons de chercher chimériquement et d’espérer la réalisation de l’absolu à l’intérieur même de notre rêve.
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