La simplicité de l’Être
Denis Marie
5 février 2022

Contempler, c’est redonner sa place et sa légitimité à la simplicité de l’Être.

En nous l’Être est premier. Il est en chacun la Présence initiale et non née. À travers lui, se manifeste l’expression directe de la Source. Par cette origine, il est constant. Il ne dépend pas des formes ni des manifestations relatives qui le traversent. Il est comme le corps qui ne devient pas ses mouvements, comme notre voix qui reste libre de ses paroles.
Parce qu’il est essentiel, l’Être est éternel. Il nous accompagne de la naissance jusqu’à la mort. Il est ce qui, déjà, a survécu à la totalité des événements et des situations qui ont jalonné notre vie.

Contempler, c’est prendre appui sur cette Présence première que nous sommes. C’est recueillir cette fraîcheur d’Être, tel qu’elle est, sans chercher à la travestir ou à la manipuler. C’est se sentir porté. En cela, ce n’est pas une attitude à laquelle on s’entraîne. En vérité, nous n’avons jamais cessé d’être unis à la Présence. Nous contemplons, parce qu’illusionnés, nous l’avons oublié. Car pris dans notre vision subjective, nous croyons en une séparation, en un éloignement avec notre Nature essentielle et divine. Contempler, c’est nous rappeler… C’est simplement être authentique.

Ce n’est pas par le corps ni par une posture que nous entrons en contemplation. C’est directement par l’esprit, en le rouvrant, afin de laisser place à notre conscience première.
Pour cela, nous cessons nos occupations mentales, comme nous arrêterions d’agiter une eau pour qu’elle retrouve sa transparence, sa limpidité intrinsèque. C’est aussi ce que nous faisons lorsque nous pénétrons dans un lieu retiré dans la nature, pour en ressentir toutes les qualités. Nous nous arrêtons. Nous cessons d’interférer pour en être pleinement réceptifs.
Ainsi, nous laissons l’Esprit tel quel, sans le manipuler, afin que dégagés de toute distraction, nous recevions sa paix, sa clarté, sa Présence naturelle.

La contemplation nous affranchit de “l’imposteur”, de celui qui “saisit” dans l’espoir de se prouver sa propre existence. Ce n’est donc pas le personnage qui contemple. Tout comme il est impossible au mensonge d’être vrai.
Dans un lâcher-prise, elle nous introduit au vaste Esprit et à sa gratuité.
Elle est la bascule de notre légende à l’authentique Présence, du rêve à la réalité.