La liberté de l’Esprit
Denis Marie
30 octobre 2021

Lorsque nous cessons d’agiter la surface de l’eau, naturellement elle se calme.

Si nous n’empêchons pas le processus d’apaisement naturel qu’accomplit la vie, celui-ci se produit spontanément. Nous aspirons à la paix, parce qu’en nous elle est une qualité, une propriété essentielle.
D’une façon générale, nous aspirons à ce que nous sommes intimement, fondamentalement. Aussi, nous devrions avoir confiance en l’équilibre inhérent à notre Être. Sans cela, nous cherchons à nous contrôler. Nous-mêmes voulons faire cet équilibre au lieu de nous abandonner à lui.

La reconnaissance de “l’Esprit initial”, de ce qu’il est fondamentalement, représente la base essentielle de la contemplation. Si nous ne souhaitons pas que notre démarche spirituelle ne soit qu’illusion sur illusion, il est nécessaire d’y introduire du réel.
Sous le jeu des reflets changeants n’existe que la nature de l’eau. Sous le jeu des pensées n’existe que la nature de l’Esprit. Introduire de la vérité dans l’illusion, c’est changer de plan. Ce qui veut dire se situer dans l’Ouverture, dans la Présence première d’où s’élèvent les projections. C’est comme entendre le silence originel duquel, dans un second temps, résonnent les sons.
Parce que l’Esprit, la nature originelle des pensées est identifié, l’illusion de ses “expressions secondaire” l’est aussi.

La liberté ne s’attrape pas.

La liberté de l’Esprit ne se conquiert pas. Aussi, il n’y a pas de conquérant requis. Il n’y a pas de méthode ni d’entraînement requis. Il n’y a pas de mérite à obtenir ni de valeur à prouver. La liberté ne s’attrape pas.
À travers la contemplation, c’est nous qui nous ouvrons à notre Être, qui perdons toute définition, toute intention inutile. En laissant tomber la “forme”, nous réalisons ce qu’elle est véritablement, “cela” que nous sommes nativement depuis le “fond”. Les contours et les couleurs des reflets sont vides, dépourvus d’existence propre. Accompli et parfait d’unicité, en réalité, il n’y a jamais eu que l’Éclat du miroir.

Regarde dans ton Esprit, il est vide et libre de toute pensée.
Comme un miroir, il est constamment plein de sa clarté.

L’Esprit est semblable au miroir qui en sa clarté ne garde aucune réflexion. La libération vient de reconnaitre en Soi cette qualité intrinsèque, qui ne dépend d’aucune intervention.
Parce qu’habituellement, nous nous situons sur le plan des manifestations “secondaires”, cette perfection nous échappe. Le saisisseur, le personnage, ne sait appréhender l’absolu qu’à travers une relation duelle et relative. C’est seulement en amont, depuis la Source, que l’évidence de la liberté éternelle de l’Esprit resplendit dans nos yeux.

En vous, découvrez, admirez la conscience qui est libre de toute pensée. Regardez-la. Elle est tel un miroir qui ne retient aucune réflexion.
Comprenez que c’est sa nature et qu’elle a toujours été ainsi. Aucune volonté, aucune de vos pensées n’a besoin de s’en saisir. C’est en cela la clé d’achèvement de toute votre quête.

À tous ceux qui la reçoivent, sans condition, elle révèle une libération immédiate et définitive de l’illusion.