La source vient “avant”. Par conséquent, tout est déjà bouclé, tout est déjà parfait. L’imperfection que nous percevons n’existe que dans notre croyance, que dans notre propre rêve. Elle découle précisément du fait que nous ne reconnaissons pas la grande perfection de notre Nature.
Nous ne voyons pas comment nous ajoutons une “histoire”, un propos, un avis sur l’instant. Nous ne voyons pas non plus combien nous le suivons et qu’alors il devient notre réalité. Heureusement que la vérité ne s’en mêle pas. Probablement qu’il existe autant de propos, de projections personnelles de la vérité que d’individus.
Tant que c’est leur propre vérité qu’ils suivent, l’illusion reste leur référence.
Nous pouvons émettre autant d’avis, de critiques et de commentaires qu’il nous plaît. Tous restent nôtres. Ils n’ont pas le pouvoir de changer quoi que ce soit quant à la façon dont la vérité s’affirme.
A l’instar d’un tableau exposé au regard de tous dans une galerie, la vérité du monde, sa proclamation s’offre à tous. En grand nombre des individus se pressent devant celui-ci. Ils le fustigent sans relâche de tous leurs commentaires et de tous leurs jugements. Cependant, le tableau reste immuable. Il ne dit rien. À travers sa seule Présence, il s’affirme.
Jamais les hommes ne comprendront, ne profiteront de la telléité du monde en continuant de s’écouter eux-mêmes. Tant que c’est leur propre vérité qu’ils suivent, l’illusion reste leur référence. Elle demeure leur niveau d’existence.
Quand bien même nous pensons être en recherche et œuvrer pour notre libération, nous ne faisons que nous agiter dans la sphère de notre rêve. Nous n’avons toujours pas mis un pied hors de celle-ci. C’est seulement lorsque nous laissons choir notre discours, qu’alors nous faisons face à la vérité de l’instant, à l’Esprit éternel.
L’illusion, nous l’entretenons.
Demandez-vous combien vous vous laissez rejoindre par la vérité qui se donne, par celle qui s’affirme hors de tous vos commentaires. L’illusion, nous l’entretenons. Nous la façonnons d’instant en instant. Elle existe par l’enchaînement de tous nos pas qui finalement constituent un évitement, une fuite impossible.
Que fuyons-nous ? Pourquoi ? Si c’est l’imperfection du monde, alors celle-ci n’existe que dans notre regard. Celle-ci nous accompagne où que nous allions, quoi que nous fassions.
Celui qui voit que tout est achevé est libéré. Celui qui est libéré voit que tout est achevé.
Perfection et imperfection ne sont que des notions liées à l’illusion et à sa vision duelle.
Dans l’Esprit éternel, il n’y a pas “d’ailleurs”. Il n’existe nul endroit où monter, nul où descendre. L’instant est unique. Il est la perfection de Dieu.
Tout ce que nous jugeons de parfait et d’imparfait ne l’est que d’un point de vue relatif. Cela ne s’élève que dans le regard de celui qui juge. Aucun jugement ne touche la vérité ni même ses manifestations. Ils n’atteignent et ne concernent que ceux qui créent le faux.
Une œuvre peut être perçue sous bien des angles et de façons contraires. Par-delà les qualités et les défauts qu’on lui attribue, en vérité, elle reste intègre, entièrement libre de toute qualification.
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