Ce monde entier n’exprime que la même vérité. Cependant, nous la recherchons comme si nous ne le voyions pas, comme s’il en existait plusieurs.
Ce monde n’est pas une “idée”. Pourtant, nous lui opposons notre propre idée, notre version de la vérité. Tout cela n’est qu’avis et commentaires. Aucune de nos idées ne constitue ni un “monde” ni une “vérité” ! Comment pouvons-nous comparer et confondre les deux ?
Lorsque l’on parle de dualité, cela fait référence au fait que nous tentons de diviser ou de projeter afin de créer un “second”. En fait, cela n’arrive jamais. Nos divisions, nos séparations, nos projections ne produisent aucun “second”, aucun “deuxième”. Cela n’est que symbolique, virtuel.
La dualité repose sur “l’idée d’un second”, mais cela n’est qu’une conjecture. Par conséquent, dans le monde réel, il n’y a pas d’histoire avec deux parties, avec deux vérités, deux temps… Il n’y a pas de solution à trouver. Il n’y a pas “je suis” et “je serai”. Il n’y a que “je suis”.
Infiniment, nous sommes dans le temps unique, le temps présent. Il n’y a rien “d’autre” à rejoindre, telles la “non-dualité” ou une meilleure vérité. Tout cela n’est que projection sur projection.
Ne croyez pas que le fait de s’asseoir de nombreuses heures dans la Présence vous délivrera de la dualité. La dualité n’a rien à voir avec vos pensées ou votre agitation. C’est le jugement qui habite notre cœur qui est responsable. C’est lui qui divise, rejette et exclut. C’est lui qui fragmente notre vie et notre perception du monde.
C’est par l’amour de soi et des autres, par le pardon de soi et des autres, que nous nous libérons de toute notion de division, d’opposition et que se révèle en notre être l’unité initiale et indivisible. C’est une question d’amour et de courage.
S’il y a un apaisement à trouver, il repose sur le dénouement de nos conflits internes. L’immobilisme et les heures de pratique méditative n’aident en rien dans ce domaine. Quant aux théories seules, elles ne produisent pas d’effets concrets dans la vie réelle.
L’abandon du “moi”, du “personnage”, se traduit par une adhésion simple et radicale au Vivant et à la réalité dont nous faisons partie.
Soit nous sommes tournés sur nous et toutes nos “projections mentales”, soit nous sommes ici, tournés sur le “monde” en adhésion avec “ce qui Est”. Soit nous sommes “distraits” de l’instant vivant et de sa réalité, soit nous sommes “avec” à l’unisson de la vie qui s’actualise là où nous sommes.
Illusionnés, nous alternons constamment entre deux plans. Nous oscillons de la vision objective à la vision subjective.
Lorsque nous abandonnons le personnage et le maintien de son identité factice, il n’y a plus qu’Un. Il n’y a plus qu’une Totalité. Nous sommes en “Êtreté”. Cela n’amoindrit pas notre capacité de réflexion, mais désamorce le jeu duel entre un dehors et un dedans, entre “ceci” et “cela” et tout ce que l’on soumet à l’idée de division, de séparation.
L’illusion du second, personne d’autre que nous ne la crée, ne la maintient, ne la défend et paradoxalement ne la combat.
La perfection de Dieu a fait qu’il a créé le monde et les hommes aussi parfaits que lui. En vérité, quoi qu’il advienne, nous demeurons dans cette proclamation unique de perfection. Ce n’est que dans le rêve de l’homme, dans sa perception illusionnée que la notion d’imperfection et celle de tout contraire sont apparues.
Cela ne vaut que sur le plan de l’illusion. En vérité, puisqu’aucune division ne s’est produite, aucune dualité entre un bien et mal n’a jamais existé. C’est seulement en un schisme théorique auquel nous croyons.
L’illusion du second, personne d’autre que nous ne la crée, ne la maintient, ne la défend et paradoxalement ne la combat. Au fil du temps, nous nous sommes identifiés au “jeu” et à cette “histoire”. Aussi, nous ne sommes pas prêts à les lâcher, malgré ce que nous en disons.
Il ne s’agit pas de se forcer ni d’accomplir un exploit qui pourrait encore nous profiter. Notre abandon par un vrai lâcher-prise ne peut se produire qu’à l’aune d’un cœur humble et sincère. C’est lorsque la vérité sera éclairée et remise au premier plan par notre honnêteté, qu’enfin elle pourra nous rendre simples, libres et lumineux.
Du fait que la vérité tout entière est disponible, qu’elle n’est pas dissimulée, que faisant partie d’elle, nous détenons toute la capacité de la reconnaître et de la vivre, ce ne peut être que par refus que nous nous en sentons différents ou séparés.
Notre hypocrisie est de nous dire que nous n’y arrivons pas et qu’il manque “quelque chose”. Pourtant, s’il n’y a pas “deux” au sein de la même totalité, il ne peut exister la moindre histoire, le moindre enjeu avec une “autre partie”.
Lorsque l’on parle du “personnage” comprenez qu’il s’agit de “l’idée de nous-mêmes”.
Se battre contre lui, c’est donner de l’importance à ses projections. C’est “l’idée de soi” contre elle-même !
C’est en “coupant court” que l’on passe de “l’idée de soi” à Soi.
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