Dans l’esprit de ceux qui s’intéressent à mon approche, certains de mes propos peuvent sembler paradoxaux. Je fais allusion au fait que d’un côté, je proclame une perfection pour laquelle il n’y a rien à faire et, que d’un autre, j’exhorte tantôt à une adhésion au vivant, tantôt à un “passage” ou bien au lâcher-prise de notre confusion…
Si notre écoute n’était pas partielle, une simple déclaration au sujet de la vérité suffirait à nous rendre libres, à nous ouvrir entièrement à l’éternel Esprit que nous sommes intrinsèquement.
Depuis, tout ce temps où nous cherchons et étudions des enseignements spirituels, cette évidence n’a toujours pas pris effet. Aussi, quelle en est la raison ? Pourquoi tout ce temps ? Pourquoi tous ces atermoiements si effectivement tout est parfait et que nous l’admettons ?
En réalité, le paradoxe est en chacun. Il repose sur le fait que nous voulons “le beurre et l’argent du beurre”.
Le propre de l’illusion c’est de nous illusionner. C’est de traduire toute vérité en mensonge. Malgré l’importance de la compréhension que nous pouvons développer dans notre “sommeil”, celle-ci ne parvient pas à nous en réveiller. Cette résistance que manifeste l’illusion c’est la nôtre. Elle n’est que la conséquence de notre volonté. Nous ne sommes pas victime d’un mécanisme subtil. En réalité, le paradoxe est en chacun. Il repose sur le fait que nous voulons “le beurre et l’argent du beurre”. Nous souhaitons être libres du jeu et à la fois en obtenir tout le profit.
Les reflets de l’illusion se produisent à l’intérieur du miroir de vérité. En raison de leur origine, ils n’en sont pas différents. C’est par conséquent dans notre croyance qu’ils semblent “autres” et séparés. Aussi, c’est par l’action d’une “démystification” souvent renouvelée, voire une “conjuration”, que nous coupons la captation, le cercle vicieux qui se maintient dans notre perception.
Tant que nous vivons sur le plan de l’illusion, c’est toujours le mode duel et la vision relative qui prévalent. La vérité absolue à laquelle nous appartenons continue d’être “relativisée”. La démystification intervient en lien avec le plan réel. Elle est comme la sonnerie d’un réveil. Elle arrive pour nous secouer dans notre “rêverie”. Elle a le pouvoir de nous ramener dans le réel, de nous précipiter dans “l’instant absolu”.
Le personnage détient le pouvoir de se saborder lui-même en ôtant le voile mensonger qu’il s’est imposé.
C’est en cela que sans l’intervention d’une démystification, aucune libération n’adviendra. Tous nos bons efforts ne produiront pas l’effet escompté. Le personnage détient le pouvoir de se saborder lui-même en ôtant le voile mensonger qu’il s’est imposé, qu’il constitue lui-même.
Ici, tout est faux, car beaucoup plus simple. Si nous étions pleinement honnêtes face à la Présence, instantanément, nous nous reconnaîtrions dans notre perfection. N’ayant pas l’audace d’une telle foi, c’est grâce à l’action répétée de désillusionnement, que la lumière de vérité finit par nous révéler.
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