Je le redis, contempler ce n’est pas trouver un “état” et le maintenir. Différemment, il s’agit de retrouver en nous le contact avec l’Être, avec sa présence. En deux mots, c’est “être avec”.
À partir de ce ressenti s’expérimente la relation avec l’essence divine présente en nous. Celle-ci correspond à notre fondement, à l’Ouverture primordiale et créatrice que nous ne voyons plus, à laquelle nous sommes devenus aveugles. De la même façon que nous ignorons l’espace omniprésent ici devant nous. Le ciel ici-bas dans lequel nous évoluons. Dans notre vision sélective, nous ne regardons plus que le monde des formes, celui des objets matériels.
Contempler c’est comme dénouer le cordon ombilical de la vie. En nous, vibre l’énergie du vivant. C’est très dynamique et bien différent d’un état que l’on maintient.
Depuis toujours, c’est le vivant qui nous porte, qui fait fonctionner l’ensemble de notre corps sans que nous y pensions. Ce n’est pas notre œuvre. Le vivant nous anime tout entier. Avant tout, il brille de conscience dans notre esprit.
Ne perdez pas de vue que le “contact” repose sur une union. Qui dit union, dit aussi relation, échange. C’est ce qui donne à la contemplation toute sa dimension dynamique et créatrice. Nous ne sommes pas seuls face à un ciel “vide”. La contemplation replace l’être dans la totalité du “Soi”. Cette communion constitue le creuset d’où s’enflamme l’amour, la générosité, la sagesse, la joie.
Certains pourraient penser que c’est encore une façon d’être duel. La dualité ne provient pas de la relation, mais de la croyance en un “second”. Il serait dommage de jeter le bébé avec l’eau du bain.
La relation à Soi n’est pas la croyance en “moi”. Toutefois, c’est parce qu’à la base nous détenons cette capacité de prendre soin de l’autre comme de soi-même, qu’il nous arrive d’infléchir ce talent au profit de l’image projetée d’un “moi”.
“Contacter” marque le fait d’être “d’accord”. Nous décidons de ne plus nous dérober, de ne plus broder une autre vérité imaginaire. En simplicité, nous choisissons d’être ici et de faire face à la réalité. Sans masque mental, sans artifices, nous l’assumons au-dehors comme au-dedans.
Contacter n’est possible qu’à travers une certaine capitulation. Il s’agit d’arrêter de jouer notre personnage, et plus précisément avec nous-mêmes. Quand bien même nous sommes seuls, intérieurement, nous gardons le “costume”. Nous ne lâchons pas le scénario que nous nous racontons.
“Contacter” c’est se prendre en charge. En premier lieu, nous sommes pour nous-mêmes. Nous sommes celui-là qui nous est donné, qui s’offre à nous. C’est accueillir le Don* que nous sommes, qui jaillit de lui-même et s’actualise continuellement.
Nous pouvons arrêter d’être l’orphelin de nous-mêmes, arrêter de nous distraire de notre Présence et assumer ce Don.
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