Retrouver l’Être et la Présence, c’est comme passer de la surface de l’eau à sa profondeur.
Le changement réel ne s’opère pas, parce que nous ne tournons pas la page. Notre histoire passée n’a de cesse de se raconter. Bien que tout cela ne soit plus, nous continuons d’y penser, de nous en souvenir. Voilà l’illusion et le rêve que nous favorisons au lieu d’être ici, dans la Présence, au milieu de l’instant vivant. Il n’y a que cette réalité à laquelle nous devons faire face. Pourtant, nous nous en détournons au profit de vérités projetées, inexistantes.
Parfois, nous n’avons toujours pas fait le deuil de situations passées. C’est d’accepter que tout soit déjà arrivé et révolu, que nous ne puissions rien y changer, qui nous aide à avancer. Aussi, nous avons la nécessité, le droit de souffrir, de pleurer nos peines présentes et passées. Chercher à retenir nos émotions et ne pas les accepter ne résout rien. Vivre dans nos idées c’est juste survivre, c’est se protéger. Si nous souhaitons nous libérer, il est prioritaire d’en finir avec tout ce qui nous retient et nous garde dans l’abstraction.
Dans la contemplation, il n’y a rien à retirer ni à ajouter ; il s’agit seulement d’un changement de point de vue.
Afin que la “bascule” s’actualise, il nous faut bien comprendre “cela” en quoi nous basculons. Comme je l’ai dit précédemment, c’est un changement de “référentiel”. Il est aussi important que celui existant entre deux mondes, entre deux dimensions. Il est aussi différent que celui entre le ciel et la terre, entre l’abstrait et le concret. Il est à l’instar de celui que nous effectuons, lorsque nous devons lâcher notre attention pour un programme captivant sur un écran, afin de la placer ici, sur la situation présente dans laquelle nous sommes. En nous, cela consiste à lâcher l’écran des pensées, l’abstraction mentale, afin d’être présent et d’assumer la situation réelle.
Retrouver l’Être et la Présence, c’est comme passer de la surface de l’eau à sa profondeur. C’est laisser le monde de ses réflexions afin de goûter l’eau même de la vie. Dans la contemplation, il n’y a rien à retirer ni à ajouter ; il s’agit seulement d’un changement de point de vue.
Dégagée de tout ce que nous nous racontons, la vérité Est la Présence ultime.
C’est toujours dans l’illusion que nous n’y arrivons pas, que les problèmes nous collent. Le rêve de l’illusion reste relatif. Aussi, il continuera de conserver ses hauts et ses bas, ses imperfections. Il est comme le climat qui alterne dans le ciel.
Le changement de perspective que nous offre la contemplation nous situe hors du drame. Le fait de nous mettre en esprit nous redonne un regard global. Dégagée de tout ce que nous nous racontons, la vérité Est la Présence ultime. Elle Est le Ciel, le temps incessant, éternel qui ne dérive pas de sa perfection.
C’est comme si nous descendions de la scène de l’existence et regardions la situation, désimpliqués de l’histoire qui se joue. Ainsi, nous nous voyons également libres de son dénouement, libres du rôle, libres du jeu des autres protagonistes. Depuis ce recul, tout est accompli depuis toujours. C’est seulement dans notre vision et notre rôle que ça ne l’est pas. Depuis le Ciel de notre conscience, les enjeux, les souffrances, les adversités sont perçus à travers un humour de sagesse. En nous, il résonne la certitude qu’en vérité “Tout Va Bien”.
Lorsque le balancier oscille dans l’espace, il ne bouge pas de ce qu’il est, de sa nature. Qu’il aille d’un côté ou de l’autre, il continue d’être le même balancier.
Que regardons-nous ? Vouloir contrôler le mouvement, le changement, ne nous donnera qu’une paix temporaire et relative. Lorsque nous prenons un vrai recul en l’Esprit, nous réalisons qu’il ne bouge pas, que nous non plus. En fait, il n’a jamais bougé. Alors, quel besoin de chercher à le calmer ?
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